Qu’il soit question de dépression, d’anxiété, de phobie ou de toute autre souffrance psychologique, l’efficacité curative d’une thérapie est le résultat original d’une adéquation entre un patient et un thérapeute.
L’histoire d’une rencontre
La relation spécifique qui associe le patient à son thérapeute, bien distincte de la relation professionnelle, amicale, familiale ou amoureuse fait appel à la disponibilité, aux compétences et au professionnalisme du thérapeute, mais aussi et surtout à la confiance nécessaire entre ce dernier et son patient.
Si le patient a l’impression que le thérapeute mobilise ses compétences pour l’écouter, le soutenir, se montre capable de le soulager de sa souffrance et qu’ensemble ils s’accordent sur le but clairement exprimé de la thérapie et les modalités du travail psychothérapeutique, alors un sentiment de confiance peut se développer au sein de la relation. C’est dans ce climat sécurisant que le patient osera affronter ses problèmes et nourrir l’espoir d’un mieux-être. L’aventure thérapeutique ne devient espace de vie et d’expériences réparatrices que si la confiance relationnelle peut s’y déployer. C’est la relation qui est le principal facteur curatif. Les échanges du patient avec le thérapeute vont créer une nouvelle dynamique psychique tout d’abord au sein du cadre protégé spécifique de la psychothérapie puis à l’extérieur de celle-ci.
Un climat de confiance indispensable
La qualité de l’alliance thérapeutique est en grande partie conditionnée par l’image que le patient se fait d’une personne en qui il peut avoir confiance, mais aussi de sa capacité à s’engager activement dans un travail de traitement. Le thérapeute favorise le climat de confiance et contribue à l’alliance thérapeutique par une attitude bienveillante, un intérêt authentique à l’égard de la souffrance et des besoins de son patient et une dose d’empathie.
Le thérapeute laisse le patient s’exprimer, oeuvre à son bien-être sans pratiquer ni influence négative, ni dénigrement, ni attitude intrusive ou jugeante. Le patient est ainsi écouté, accepté et respecté pour ce qu’il est. La qualité de l’alliance thérapeutique peut en outre largement dépendre de la capacité du thérapeute à livrer une interprétation au moment où le patient est prêt à la recevoir.
L’alliance thérapeutique est facilitée par une méthode à la fois rigoureuse, et souple. Elle implique une adaptation mutuelle entre le thérapeute et le patient. Lorsque ce dernier manifeste une difficulté importante à faire confiance, l’alliance thérapeutique a besoin d’être renforcée par une attitude de soutien qui réponde à l’anxiété et la détresse manifestées par le patient. L’honnêteté du thérapeute à échanger sur la relation thérapeutique et à encourager le patient à faire de même est primordiale.
Enfin, les conditions de traitement proposées par le thérapeute participent également à l’alliance thérapeutique dès lors qu’elles créent un cadre de travail rassurant. Cela englobe la régularité des rendez-vous, le respect des horaires de ceux-ci, le coût mesuré des séances, mais aussi la transparence du thérapeute quant à son titre et à sa formation, c’est-à-dire tout ce qui procure le sentiment d’une éthique et d’une déontologie professionnelle.
Extrait de « L’alliance thérapeutique et la relation de confiance » d’Isabelle Duvernois, dans « Bien choisir sa psychothérapie », Ed Larousse